
Enseigné en première année de licence aux facultés de droit des universités congolaises suivant le programme Licence-Maîtrise – Doctorat (LMD), la théorie générale de l’Etat est un élément constitutif (EC) de l’unité d’enseignement (UE) de droit constitutionnel. Le Droit constitutionnel, branche du droit public, a une longue histoire, qui nous permet de comprendre une évolution pleine d’embûches avant de devenir une discipline juridique autonome.
L’ouvrage postule d’une part, que les composantes essentielles de Droit constitutionnel sont constituées de l’Etat, du pouvoir politique et de droits humains. D’autre part, il analyse, avec circonspection, l’ontologie de l’Etat et son dysfonctionnement en République Démocratique du Congo.
L’ouvrage choisit de remonter à la source même du droit pour en interroger et interpeller la doctrine. D’une manière générale, l’auteur, comme postulat, pose que le Droit constitutionnel et la doctrine juridique en vigueur portent intrinsèquement les germes de la faiblesse de l’Etat, dans la mesure où ils omettent d’intégrer la constitution au rang des éléments constitutifs de l’Etat, bien qu’ils la reconnaissent tacitement comme élément fondateur et essentiel. En tant que substance, c’est-à-dire élément sans lequel les autres éléments constitutifs (le territoire, la population, le gouvernement et la reconnaissance internationale) n’auraient de sens, la constitution devrait dorénavant être clairement désignée comme le premier élément fondateur de l’Etat, le « primus inter pares ».
S’agissant de la République Démocratique du Congo, les conséquences néfastes de cette omission sont plus perceptibles. Non seulement que tous les piliers de l’Etat y sont en crise permanente mais, bien plus, les constitutions héritées, affranchies de la colonisation, sont fondamentalement extraverties, importées voire imposées. En effet, ces constitutions ne s’enracinent pas dans le tissu culturel et dans le vouloir – vivre et vouloir-être des peuples congolais. Elles sont, par conséquent, considérées comme des constitutions d’emprunt, des constitutions de pacotille, des constitutions porteuses de germes de conflits.
C’est dans cet élan culturaliste que l’ouvrage envisage l’horizon de sens des mutations nécessaires à une écriture responsable et authentique de la Constitution susceptible de refonder l’Etat en République Démocratique du Congo.
L’Etat étant l’espace par excellence de la promotion de la coexistence pacifique, sa substance fondatrice devrait se former à partir des valeurs essentielles dont il est le creuset et qui, par conséquent, l’imprègnent de sa marque indélébile. L’univers culturel est le seul facteur porteur de modèles fondamentaux dispensateurs de sens, qui révèlent à la fois la vision du monde visible et invisible d’un peuple.
Ce manuel se propose d’en rendre compte. Il s’avère être le guide, en particulier des étudiants en vue de la préparation aux examens et concours, autant que celui des avocats, des juges et des journalistes.